“Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin”. Mille fois utilisé et un peu émoussé, l’adage reprend de sa vigueur avec un phénomène émergent en entreprise : l’intelligence collective.
Selon Pierre Lévy, philosophe et spécialiste en sciences de l’information, l’intelligence collective est « une intelligence partagée, émergeant de la collaboration et de la compétition de nombreux individus » (Lévy, 1994).
A l’évidence, dans un monde professionnel en constante mutation, l’intelligence collective se présente comme un outil puissant, favorisant l’innovation et la résilience des entreprises. Plus simplement, c’est le résultat d’une collaboration entre plusieurs personnes dont le but est de trouver une solution à une problématique. Une étude, menée par Anita Woolley à l’Université Carnegie Mellon en 2010, montre que des groupes avec une forte intelligence collective partagent certaines caractéristiques, notamment une égalité dans la distribution de la parole, une sensibilité élevée aux émotions des autres membres, et la présence de femmes qui tendent à être plus sensibles aux dynamiques de groupe.
L’intelligence collective peut être mobilisée dans divers contextes professionnels, des sessions de brainstorming à la gestion de crise. Bien entendu, un collaborateur peut travailler seul et mener à bien un projet. Mais en jouant collectif, l’innovation et la créativité s’en trouvent décuplées. Les champs des possibles s’ouvrent avec une divergence des points de vue, la complémentarité des expériences et des profils.
Toutefois, cultiver l’intelligence collective n’est pas sans défis. Hiérarchies rigides, conflits interpersonnels, ou manque de compétences en communication peuvent entraver la capacité d’un groupe à fonctionner de manière optimale. La taille du groupe peut aussi influer sur son efficacité : trop grands, ils peuvent diluer la responsabilité individuelle et compliquer la communication.
Par ailleurs, mettre en place un processus d’intelligence collective au sein d’une entreprise requiert un changement culturel et structurel profond.
Cela impose quelques étapes préparatoires. En premier, il est nécessaire de faire un diagnostic de l’état actuel de l’entreprise, comprendre sa culture, sa structure organisationnelle, et les dynamiques d’équipe. Des enquêtes auprès des employés, des interviews et des groupes de discussion s’avèrent alors nécessaires.
Il faut ensuite éduquer les leaders et les employés sur les principes et les avantages de l’intelligence collective avec des formations sur la communication, une gestion des conflits, et la facilitation de réunions. Important également : aménager des espaces physiques et virtuels qui encouragent la collaboration et la communication ouverte.
Plus complexe sera de réviser les processus de prise de décision pour qu’ils soient plus inclusifs et démocratiques. Plus simple enfin, il faut intégrer des outils technologiques qui facilitent la collaboration à distance, la gestion de projet, et le partage d’idées. Instaurer un processus d’intelligence collective est donc un investissement à long terme qui nécessite engagement, patience et persévérance. Mais le jeu en vaut la chandelle et les bénéfices en termes d’innovation, de satisfaction des employés et de performance de l’entreprise arrivent largement à compenser les efforts déployés.
DESIGN FICTION OU SPÉCULATIF ?
Une pratique est en train de frémir dans le secteur de l’entreprise mais aussi des collectivités et des territoires : le design fiction. Influencé par des designers, le concept s’appuie sur une méthode prospective permettant de créer de l’empathie entre les personnes, les incitant à se questionner et agir sur des actions à mettre en place.
Le design fiction utilise des récits spéculatifs pour explorer et expérimenter des futurs possibles. Ces récits peuvent prendre la forme de scénarios, d’histoires courtes, de films ou de prototypes fictifs. L’idée est d’imaginer des produits, services, et des systèmes qui n’existent pas encore.
Bien que similaire dans sa méthode de projection dans le futur, le design spéculatif met, quant à lui, davantage l’accent sur la critique des pratiques actuelles et la remise en question des hypothèses sous-jacentes dans le design et la technologie.
Il est moins concerné par la création de produits finis et plus orienté vers l’utilisation du design comme un outil de questionnement et de réflexion critique.
EDITO
BSF NEWSPAPER
Par Franck Chanquoy
DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE BSF
Dans ce BSF NEWSPAPER nous tenterons de vous informer, de vous surprendre, de vous divertir et de vous intéresser à tous ces sujets qui font la réalité de nos vies professionnelles. Mais pour se faire, nous avons décidé de prendre un angle inattendu.
Aussi, nous ne vous parlerons pas de fiscalité, ni de comptabilité, ni de juridique, ni de social mais nous allons prendre le pouls de ce qui se fait, de ce qui s’invente, de ce qui se dit, de ce qui se pratique chaque jour au sein et autour des entreprises, en terme d’innovations, de nouveaux métiers, de nouvelles pratiques de travail et des formidables atouts de notre région.
Ligne éditoriale :Stephan Pluchet – Agence de communication digitale ELEM NT
Rédaction : Olivier Leguistin – Cotc Communication
Création graphique & Développement : Stephan Pluchet – Agence de communication digitale ELEM NT