Ce n’est plus une surprise si la responsable marketing devient fleuriste, le directeur technique, enseignant… Et s’ils réussissent leur “switch” !

En Anglais “to switch” c’est “changer”, “basculer”, “commuter”… Il y a donc les cas extrêmes comme ceux pré-cités. Mais le “switch” peut aussi être plus doux, avec un changement de fonction et de responsabilités au sein de son entreprise ou chez un concurrent. Certains parlerons dans ce cas de “reconversion professionnelle” ce qui n’est pas nouveau et somme toute logique dans le cadre d’évolution naturelle de carrière. 

Mais avec le “switch”, c’est de la reconversion musclée, révoltée. Après un parcours sans faute, les études et diplômes qui vont bien, la fierté des parents, arrive le bon emploi, stable, propret, rassurant. Et puis, on “switch” !

Oublié le plan de carrière, c’est souvent “la boule au ventre” – provoquée par la perte de sens, l’ennui – qui motive le changement, voire la complète rupture. 

Le phénomène semble s’accentuer, aidé en cela par l’explosion des moyens d’information et de diffusion, sans parler des échanges via des groupes sur les réseaux sociaux autant professionnels que privés. 

Changer de vie, beaucoup en rêvent (le Covid est passé par là !). Une étude IFOP (avril 2023) précise que 87 % des salariés sont prêts au changement. 

Plus terre à terre ; une étude de l’APEC (mai 2022) montre que si 31 % des cadres veulent s’engager dans cette démarche, 8 % seulement sautent le pas. Une étude Cereq (février 2022) fait état de 2 millions d’actifs qui auraient changé de métier ces 5 dernières années. Switch radical ou reconversion (aidée par la multiplication des dispositifs d’aides) sont dans tous les cas entrés dans la conscience collective et l’idée de basculement n’est plus un tabou. 

On note ainsi un affranchissement vis à vis de ses diplômes et un certain détachement aux voies toutes tracées. Une nouvelle donne dont les employeurs doivent tenir compte.