Devenir indépendant ! Nouveaux métiers, nouvelles aspirations de vie, le secteur des indépendants se repense et se réorganise.

En France, le monde du travail indépendant revient dans l’actualité (lire encadré). C’est aussi un monde qui se diversifie et se divise. Cette division tient au fait que d’un côté, la famille des “indépendants” voit émerger les “nouveaux indépendants”, impliqués dans des activités telles que web, graphisme, consultant et que de l’autre demeurent les “traditionnels”, artisans, commerçants, libéraux.

Deux mondes en un, donc, avec des quotidiens et aspirations différents. Ils ont toutefois en commun d’affronter certaines réalités : revenus variables, contraintes administratives et commerciales et surtout, obligation d’être réactifs au maximum pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante.

Le camp d’en face, celui des salariés, représente la majorité de la force de travail avec ses valeurs telles que sécurité d’emploi et avantages sociaux. 70% d’entre-eux préfèrent la stabilité de leur poste à la flexibilité. Mais tout n’est pas si rose : la sécurité peut se traduire par des contraintes structurelles et une autonomie réduite. Beaucoup apprécient la régularité du salaire et les avantages sociaux, mais beaucoup aussi se sentent restreint dans leur créativité et leur équilibre travail-vie personnelle.

Comme précisé, les indépendants sont divisés en deux principales familles, avec pour l’une la montée en puissance de ces “nouveaux indépendants” et pour une grande part, les “freelances”. Ces derniers redonnent de la vigueur au statut d’indépendant. Ils se disent très optimistes, du moins pour ces métiers qui ont ayant le vent en poupe, en particulier dans le secteur informatique et internet. L’évolution du marché leur est favorable. Les entreprises sont heureuses de s’adjoindre les services de talents avec une flexibilité totale.
Chez les indépendants “classiques” prévalait un héritage culturel, l’enfant reprenant par tradition l’activité des parents.
Cette tradition était encore très vivace pour les professions libérales. Il n’y avait pas vraiment de choix mais les choses bougent !

L’indépendance en héritage se perd. Des commerces sont ouverts par des salariés en reconversion, aspirant à plus de liberté et d’autonomie. Emerge également une génération d’indépendants “natifs” n’ayant jamais connu le salariat. Tout cela fait souffler un vent de fraîcheur et d’innovation sur le secteur.

S’il ne faut pas négliger le passage du salariat à l’indépendance provoqué par des fermetures d’entreprises, des licenciements, force est de constater que l’indépendance devient de plus en plus un choix de vie professionnelle (et de vie tout court) réfléchi et volontaire, et que liberté, autonomie et équilibre de vie l’emportent sur la sécurité du statut salarial.
Un Plan Indépendants a été adopté en 2022. C’est une prise en compte notable du statut. Reste au quotidien à offrir aux indépendants les mêmes conditions et avantages (crédits bancaires, baux locatifs, etc.) qu’aux salariés.

Quelques dates clés

Milieu du XXe siècle : À cette époque, la France avait une économie fortement industrialisée, mais avec un secteur agricole encore significatif. Les travailleurs indépendants étaient nombreux, notamment dans l’agriculture, l’artisanat et le commerce.

Années 1970-1980 : Durant cette période, on observe une transition vers une économie de services, avec une diminution relative du nombre de travailleurs indépendants dans l’agriculture et une augmentation dans les services et les professions libérales.

Années 1990-2000 : Avec la montée de la mondialisation et le développement du secteur numérique, de nouvelles opportunités pour les travailleurs indépendants apparaissent, notamment dans les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication).

21e siècle : L’essor de l’économie numérique et des plateformes en ligne entraîne une augmentation notable du nombre de travailleurs indépendants, en particulier dans les secteurs du numérique, de la consultation et des services créatifs.